Organik
Festival de court-métrage de Clermont Ferrand 2005
"ORGANIK", de David Morlet, secoue les tripes ! Il n'a pas volé son prix au récent festival de Gérardmer. Rares sont les films qui traitent intelligemment et plastiquement du sujet de l'inceste, et quand en plus de cette intelligence, le réalisateur a le goût d'y placer un monstre visqueux, on ne peut être qu'à la fois ravi et dégoûté.
Un jeune couple, Marco et Sonia, essaie de repartir de zéro, avec l'aide de la grand mère de Marco. Mais ce dernier a d'autres soucis en tête : un monstre tente de l'étrangler, de le caresser, bref, l'entête au point de lui interdire toute relation autre. Marco, hanté par ce démon, n'a pas d'autre alternative que de l'affronter en face.
En préambule, des mouvements d'yeux répétés, rapides comme pour pénétrer l'intimité de ce regard ; en même temps, c'est la question du point de vue qui est posée : celui de l'entourage sur les troubles de Marco, celui de Marco lui-même.
Premier plan, un bar, ambiance sympa "routier", perdu au milieu de nulle part. Marco entre par le bas du cadre, sournoisement. Le décor du drame est planté. Le film mène à saisir les tenants de l'acte vengeur que s'apprête à commettre Marco. Vingt minutes de souffrance et de frustrations, soulignées par l'insistance un peu trop grande à filmer la bête gluante.